Comment décrocher un job même sans expérience ?

Nous sommes nombreux à avoir ressenti cette frustration : comment convaincre un recruteur de nous donner notre chance alors qu’on n’a jamais travaillé dans le domaine visé ?

Cette question peut nous hanter quand on cherche un premier emploi ou qu’on souhaite se réorienter radicalement. Pourtant, il existe des moyens concrets de mettre en avant son potentiel, même si la ligne “expériences professionnelles” de notre CV est encore un peu maigre.

C’est un sujet que nous abordons souvent sur La Gueule de l’Emploi, car nous savons combien il est difficile de valoriser ses compétences lorsqu’on débute.

Dans nos premières démarches, nous avons parfois commis l’erreur de nous sentir “illégitimes” et de le laisser transparaître, ce qui réduisait nos chances avant même de commencer.

Pourtant, un recruteur est souvent prêt à miser sur une personnalité prometteuse et des compétences transférables, surtout dans un contexte de pénurie de talents. Voyons ensemble comment transformer cet apparent “handicap” en véritable atout.

Les points clés

Se focaliser sur les compétences transférables

Quand on n’a pas encore d’expérience dans le domaine, il faut d’abord identifier ce qu’on sait déjà faire et en quoi ces compétences peuvent être utiles pour le poste visé.

Il est très rare qu’on parte vraiment de zéro : peut-être que votre passé scolaire, vos expériences associatives ou même vos hobbies vous ont permis de développer certaines qualités essentielles (rigueur, sens de l’organisation, aisance relationnelle…).

Voici quelques exemples concrets :

• Compétences organisationnelles acquises en gérant la trésorerie d’un club étudiant
• Capacité de persuasion développée en vendant des billets pour un événement caritatif
• Sens du service grâce à un job d’été dans la restauration

Nous avons rencontré une candidate qui n’avait aucune expérience en ressources humaines mais qui avait été responsable du recrutement des bénévoles lors de plusieurs festivals de musique. Elle savait planifier, interviewer et former rapidement de nouvelles personnes.

Malgré l’absence d’un CV “traditionnel” dans le RH, elle a su convaincre un recruteur en mettant en avant ces réalisations concrètes. Le déclic s’est produit quand elle a compris que son expérience, bien que non officielle, était tout à fait pertinente pour un poste de chargée de recrutement.

Sur La Gueule de l’Emploi, nous recommandons souvent de lister toutes ses compétences (qu’elles soient professionnelles ou personnelles) avant même de rédiger son CV, afin de trouver les ponts possibles avec le poste auquel on postule. Cette démarche permet non seulement de réassurer le recruteur, mais aussi de prendre conscience de sa propre valeur.

Prouver sa motivation et sa curiosité

Quand on n’a pas d’expérience, l’envie d’apprendre et la motivation peuvent faire toute la différence. Certains recruteurs préfèrent parfois une personne ultra-motivée, prête à se former et à s’investir, plutôt qu’un candidat plus expérimenté mais moins enthousiaste.

Voici quelques conseils pour cela :

• Montrez que vous connaissez déjà un peu le secteur : lisez des blogs spécialisés, suivez des podcasts, abonnez-vous à des newsletters d’entreprises du domaine.
• Lors de l’entretien, soulignez ce qui vous attire dans cette industrie ou ce métier. Par exemple, si vous postulez dans le marketing digital, parlez des campagnes innovantes qui vous inspirent, des outils que vous avez découverts et testés par curiosité.
• Apportez un exemple personnel pour illustrer votre curiosité. Par exemple, racontez comment vous avez appris la base du code informatique pour lancer un mini-site vitrine lors d’un projet associatif.

De mon côté, j’ai vu pas mal de recrutements se faire sur un critère principal : le potentiel. Un de mes amis, passionné par la logistique mais sans aucune expérience dans ce domaine, avait décroché un job en entonnant un véritable “pitch” lors de l’entretien.

Il avait potassé les stratégies de supply chain, regardé des vidéos de pros, s’était formé en ligne sur son temps libre. Le recruteur a été conquis par son enthousiasme et par sa capacité à se former de manière autonome.

Exploiter tous les canaux et tisser un réseau

On ne le répétera jamais assez : de nombreuses offres d’emploi ne sont jamais publiées sur les job boards traditionnels. Elles circulent en interne, ou via le réseau des collaborateurs, avant même d’être rendues publiques.

Quand on n’a pas d’expérience, être au bon endroit au bon moment peut grandement aider :

• Réseaux sociaux : LinkedIn est incontournable. Ajoutez des personnes travaillant dans le secteur qui vous intéresse, suivez des groupes thématiques, partagez régulièrement du contenu.
• Événements et salons professionnels : c’est un excellent moyen de rencontrer des pros en face-à-face et de discuter directement avec eux de vos objectifs.
• Contacts personnels : parlez de votre projet autour de vous, on ne sait jamais qui peut vous mettre en relation avec une entreprise à la recherche d’un profil motivé.

Nous avons déjà abordé ce point dans plusieurs articles sur La Gueule de l’Emploi, car c’est un levier très puissant. À titre d’exemple, j’ai décroché un de mes premiers emplois (alors que je n’avais quasiment pas d’expérience) grâce à un simple échange informel lors d’une conférence.

La personne à qui j’ai parlé m’a recommandé auprès de son entreprise, et j’ai pu démontrer en entretien que j’avais l’envie et la capacité de me former rapidement.

Mettre en avant des projets ou réalisations personnelles

Ne sous-estimez jamais l’impact de projets personnels sur la perception qu’aura le recruteur de vos compétences. Que vous ayez créé un blog, géré une chaîne YouTube, lancé un podcast, organisé un événement local ou simplement développé une application pour vous amuser, tout cela démontre votre esprit d’initiative et votre capacité à aller au bout d’un projet.

Mettez l'accent sur vos projets :

• Si vous êtes passionné de photographie, montrez votre portfolio en ligne.
• Si vous avez géré la communication d’une association de quartier, parlez-en : c’est une expérience similaire à ce qu’on retrouve dans des postes de coordination ou de community management.
• Si vous avez suivi une formation en ligne, mentionnez vos projets de fin de formation : ça prouve votre autonomie dans l’apprentissage.

J’ai eu l’occasion de collaborer avec quelqu’un qui n’avait jamais travaillé officiellement comme développeur web, mais qui avait conçu plusieurs petits sites pour des connaissances et pour sa famille.

Il avait également contribué à des projets open-source sur GitHub. Résultat, il disposait d’un véritable portfolio à montrer, et ça valait clairement plus qu’une ligne “Job étudiant” quelconque !